[Critique] Owl Boy

Le par

Version Nintendo Switch

Owlboy est un petit jeu indépendant développé par le studio Norvégien, DPad Studio, dont le développement a commencé en 2007, une longue période de gestation pour cet œuf vidéoludique ! Cette petite équipe sort son deuxième jeu en novembre 2016, mais je vais parler de la version Switch, sorti en février 2018. Owlboy nous met donc dans les plumes d’Otus, un hybride humain/chouette muet, qui va s’envoler pour une aventure épique, comme bon nombre d’héros de jeux vidéo connaissent. Cet habitant de Vellie se retrouve impliqué dans une attaque pirate et malgré le fait que personne ne croît en lui, le rabaisse et le prenne pour un moins que rien, son courage exemplaire et sa capacité à voler vont lui permettre d’être l’étoile donc ce monde a besoin. Un petit monde constitué de plusieurs îles, virevoltantes dans les cieux. Plein de dangers et de rencontres attendent notre chouette petit garçon.

Un chouette jeu (jeu de mot fait 36 fois mais on continue)

Il faut noter que jeu indépendant rime souvent avec pixel, et c’est ici le cas. Les décors sont très détaillés et crées avec précision, les effets sont magnifiques et on plonge dans cette direction artistique comme on plongerait dans une piscine en pleine canicule, c’est frais et ça fait tellement du bien. Il y a plein de petits effets de particules à droite et à gauche. Malheureusement, la Switch accuse le coup dans certains rares moments et on remarque des chutes de framerate quand beaucoup d’actions se déroulent à l’écran. Le cycle jour nuit rend l’ensemble vivant avec de beaux effets de lumières et nous met des niveaux d’une rare beauté, chaque cascade ou terrain herbeux est d’une remarquable beauté.
Un petit mot sur les musiques qui sont de plus en plus bonnes au fur et à mesure que l’on avance dans l’aventure. Les musiques de fin sont épiques et marqueront les joueurs, notamment par l’atmosphère donnée au jeu à ce moment-là. Un très grand boulot de composition de la part de Jonathan Geer.

Envole-moi, envole-moiiii

Il y a maintenant le gameplay. Qu’est-ce donc ? Un Metroidvania ? Un platformer ? Un jeu d’aventure action ? Un jeu d’énigme ? Un shoot them’up ?! Un peu de tout ça en vrai. Le principe de base c’est donc qu’on puisse voler et attraper des objets, voir des personnages, ainsi que de les jeter pour profiter de certaines interactions avec l’environnement. Les amis d’Otus nous donneront certaines capacités lorsqu’il les porte. Si je m’envole avec un personnage, je peux mettre le feu aux plantes, si je porte un autre je peux tirer etc… Un gameplay original qui est proche d’une sensation de jeu de shoot, mais je trouve qu’il y a un problème. Le déplacement et trop sensible, l’inertie est très dure à juger. On se retrouve bon nombre fois dans des pièges alors qu’on voulait s’arrêter avant. On se prend donc facilement tous les piques et autres joyeusetés dans la tronche, ce qui nous envoie à 5 mètres en arrière. Car oui, ici quand on nous donne un coup, on voltige à droite, à gauche, et parfois ça devient une blague, un missile nous touche, on valdingue sur un mur, on glisse le long du mur jusqu’à un ennemi qui re balance sur un autre ennemi, on meurt. Je trouve l’idée d’être éjecté bonne, mais on se retrouve parfois dans des situations guignolesques qui font passer notre sauveur pour une victime qui perd connaissance à chaque fois qu’une feuille l’effleure.
Globalement, le jeu est donc formé de donjons « plateformesques » avec une tonne de situations. On se retrouve en mission d’infiltration puis dans un couloir à puzzle, et nous concluons sur un boss. Ces derniers sont peu nombreux et trop classiques, cependant le combat final reste très épique et trottera longtemps dans votre esprit !

Vers d’autres horizons ?

Finalement que retenir de ce petit jeu ? Il est comme son hèros, plein de bonne volonté, mais ne va pas au fond des choses. Il y a une tonne d’idées qui se retrouvent dans Owlboy mais le jeu n’a pas le temps de se développer pleinement pour prendre son envol, aucun moment ne sort vraiment du lot si ce n’est la toute fin du jeu. On peut explorer le monde mais cela n’apporte pas grand-chose. Les puzzles sont classiques et leurs potentiels pas pleinement exploités. Le gameplay a une bonne base mais là encore, il y aurait pu avoir peut-être plus. Ces 5 heures sont bonnes, mais une fois terminé, j’éteins la console, et je n’y reviendrai pas. Ne vous trompez pas, j’ai aimé passer un moment avec Otus, en reste un petit gout d’inachevé qui me désole. C’est peut-être ça la marque d’un bon jeu indépendant.

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